vendredi 13 juillet 2012


Samedi 16 juin 2012

Déjà le dernier jour ! Ce matin nous avons tous revêtu nos « habits de lumière » de l’an passé, même ceux qui n’étaient pas de la Bretagne, Jean-Pierre, Serge, Florian et Philippe arborent la belle tenue Orange, bleu et blanche. Christine avait prévu le coup et s’était chargée de récolter auprès des absents leurs cuissards et maillots afin de pouvoir fournir aux nouveaux et ainsi se reconnaître plus aisément. Aujourd’hui, c’est important car nous allons être noyés dans le plus grand peloton du monde, 13100 cyclistes jusqu’à Saint-Félicien.


Nous étions à notre hôtel à Antraigues en fond de vallée, que faire pour en sortir ? Et, ben oui ! Monter !
Du coup l’échauffement sur les 20 mètres qui séparent l’hôtel du pied du col d’Antraigues nous parait bien peu… mais bon !  Nous montons calmement en moulinant, cela permet de discuter, de profiter du paysage et de continuer à discuter avec les autres cyclistes, même parfois pour leur dire  quelques vacheries ! Glups…

Nous basculons au sommet du col, avec un petit public pour nous accueillir. En fait, il s’agit de pompiers, car le dispositif de sécurité d’aujourd’hui a été revu à la hausse, vu que l’ensemble des concurrents de l’ardéchoise, coureurs et randonneurs, se trouvent en même temps sur les routes ralliant Saint-Félicien. Nous profitons une nouvelle fois d’une superbe descente sur une route étroite, avec des passages techniques sur de petits ponts et sans voiture, pour nous lancer à quelques 50 -55 km/heure. J’aurais dû dire sans voitures ou presque, puisque nous allons croiser le fourgon qui gère le ramassage des valises et qui va nous donner quelques sueurs froides... Nous avons malgré tout une petite pensée pour lui, nous venons de croiser 1 fourgon et lui va devoir éviter des centaines de vélos. Une image me vient : celle d’un vaisseau spatial dans une nuée de météorites…

Le 2ème col de la journée qui se dresse devant nous, est long de quelques 13 kilomètres sur une pente régulière de 5.8 à 6.2 %, chacun monte à son rythme sous une température qui devient de plus en plus élevée. 


Nous nous rassemblons à son sommet dépourvu de forêt et c’est au milieu de prairies et de genêts battus par un petit vent que nous rejoignons le village suivant.
C’est au son de l’accordéon que nous découvrons cette halte salutaire ou petits sandwichs, gâteaux, fruits et bonne humeur nous attendent. Après s’être restaurés, fait le plein des gourdes et quelques fausses notes d’accordéon plus tard nous prenons congé de nos hôtes pour continuer de monter jusqu’au point culminant de ces 3 jours, le Mont Gerbier de Jonc.
La photo souvenir au pied du panneau indiquant le sommet est obligatoire et certain profite de l’assistance « Mavic » pour refaire les pressions des pneus.


En ce lieu géographique, connu de tous pour être le lieu de la source de la Loire, nous nous trouvons au point de convergence de tous les circuits de l’ardéchoise … Et la descente ressemble à un fleuve de cyclistes où il vaut mieux ne pas être un loir et garder les yeux bien grands ouverts.
Sur cette route large avec une pente très importante, le « gros cœur » est de rigueur, nos compteurs frôlent les 60 - 70 km/h. A cette vitesse la technique consiste à rester au milieu de la route, de doubler les moins rapides tout en laissant la place pour se faire doubler par les coureurs. Ça parait simple sur le papier, mais sur le terrain c’est chaud …. L’esprit « petite randonnée » que nous avons vécue ces 2 jours est bel et bien terminé.
Dans la vallée qui suit, nous mettons en pratique l’expérience acquise lors de nos entrainements. Nous roulons roue dans roue en faisant des relais rapides, l’effet « compteur » est immédiat et la cadence soutenue.  Le village suivant est noir de monde et le sourire de François qui n’en ai pas à sa première ardéchoise, nous rassure, la table doit être bonne… En effet, fromage de chèvre, charcuterie, l’éternelle crème de marrons, ça ne pouvait pas mieux tomber, il commençait à faire faim.

Après une pause rapide, nous ne prenons pas le temps de digérer, il faut avancer et un nouveau col se profile à l’horizon. Le début est tranquille en faux plat montant sur 4-5 kilomètres, puis la pente se durcit pendant 12 kilomètres. Un petit groupe d’Evirois pas assez fatigué et agacé par un concurrent qui se porte à leur hauteur accélère progressivement et grimpe ainsi le col sur la voie de gauche. Résultat : des centaines de cyclistes doublés et une vitesse de croisière entre 18 – 18.5 km/h et un final à près de 45 km/h.
C’est bien beau, mais la montée n’est pas terminée encore quelques kilomètres jusqu’à Lalouvesc. Nous en sommes depuis le départ ce matin à 110 kms, les vélos sont tout touchants et forment une file ininterrompue, les organismes commencent à être éprouvés et ceux qui n’ont pas assez de kilomètres d’entrainement dans les jambes le paie cash. Certains montent à côté du vélo, d’autres sont couchés sur le bas-côté, d’autres encore sont tout à gauche (Petit plateau et grand pignon) et malgré cela, n’avancent plus…
Nous ne sommes pas dans ces cas de figure, mais l’arrivée à Lalouvesc marque la fin des grosses difficultés et nous procure un certain soulagement, voir un soulagement certain... Après avoir mangé l’équivalent d’un régime de banane chacun (c’est fou, ce que ça creuse le vélo…) bu 4 litres d’eau et jeté un petit coup d’œil sur le dénivelé restant, nous voilà reparti sous une chaleur accablante.
Nos dernières bornes sur cette cyclo ne sont que plats et descentes, nous savourons donc ces derniers instants et nous sommes entre la nostalgie que procure toute histoire qui se termine et l’agréable sensation du « travail » accompli.
Grâce à notre entrainement, la difficulté du parcours, la chaleur, les 16 cols franchis, les 370 kms, les 6600 mètres de dénivelé resteront une source de plaisir et de dépassement de soi. Nous retiendrons surtout le plaisir d’avoir partagé cette aventure entre humanoïdes de la même espèce : « les homopedalus »


Il faut quand même signaler qu’il existe des sous-espèces que nous allons détailler rapidement :
· Les homopedalus scottis, les plus évolués … (Ndlr : Marc a un vélo Scott)
· Les homopedalus béaches assez complémentaire (l’un est fait comme un cadre à vélo et l’autre est roue(x), on recherche des pédales….)
· Les homopedalus fifillus, qui ont la particularité de grimper sur tout ce qui ne bouge pas, les cols en particulier…
· Les homopedalus gitanus, espèce en voie de disparition depuis qu’ils ont perdu 2 superbes mâles reproducteurs…
·  Les homopedalus estrangis, ils ont rallié le troupeau en provenance de contrées lointaines…
· Un homopedalus times, seul représentant de son espèce, qui comme son nom l’indique à le pouvoir d’agir sur le temps. Celui qui passe, en le divisant par 2 en général… mais également celui qu’il fait, en faisant en sorte que le ciel soit toujours dégagé et les températures tropicales… A signaler qu’un seul spécimen de cette espèce est largement suffisant car à plusieurs ils seraient capables de faire croire à un cul-de-jatte qu’il peut monter en vélo faire le col de l’Iseran au mois de Janvier…

Voilà, c’est la fin de notre périple, juste avant de passer sous le boudin d’arrivée (eh, oui !!! nous terminons cette ardéchoise sous un boudin… nous qui l’avions imaginée belle et sauvage…) nous nous rassemblons afin de terminer comme nous avons commencé, tous ensemble.
Une fois la ligne d’arrivée franchie, nous nous rendons vraiment compte de l’organisation mise en place : consigne à vélo géante, restauration ultra rapide, 4 à 5 minutes de queue pas plus, pour prendre un repas très correct fait de ravioles, de crudités, fromages, fruit… de nombreux stands d’accessoires vélos et nous terminons par la récupération des bagages au sommet du village.
Arrivée sur place, coup de théâtre… suspens… non rien de grave, les bagages sont bien là…
C’est juste : Jean-Pierre des Ollières qui a crevé sa chambre à air sur sa roue arrière, faut le faire…


Pour se faire pardonner (et ben si ..!! Chez nous c’est une faute grave de crever, et je sais de quoi je parle…) Il devra porter sa valise plus celle de Philippe jusqu’au parking A1. L’avenir nous prouvera que ce n’était peut-être pas la meilleure idée…
Nous voilà à nos véhicules, il nous faut charger les vélos dans la remorque et le fourgon. Pour ce qui est de la remorque cela va assez vite… enfin, vite pour les vélos des autres, parce que ceux qui sont chargés de l’arrimage ont pris une bonne ½ heure pour attacher, protéger, vérifier, leur propre vélo… Vous trouvez ça normal vous ?... Par contre, pour ce qui est du fourgon, il manque juste le proprio…devinez qui c’est ? Eh, oui ! Philippe… qui allégé de son sac se sentit pousser des ailes et vola jusqu’au parking A4, soit l’équivalent d’un col supplémentaire. Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour se la péter en rentrant…
Il est temps à présent de rentrer, nous nous mettons en configuration convoi, Philippe (encore lui), la Nath. Maul et enfin le fourgon et la remorque et le GPS qui ferme la marche. Sans hésiter Philippe s’élance 5 kms puis 10 puis 15, pendant tout ce temps madame « tom-tom » qui je vous le rappelle est dans le dernier véhicule (chercher l'erreur...) n’arrête pas de répéter : « faite demi-tour dès que possible, faite demi-tour dès que possible…. » et ce jusqu’au bouchon de Tournon (trop tard...). Vu l’avance phénoménale, nous ne sommes plus à ½ heures près, nous décidons de prendre une petite bière en terrasse, avant de rentrer dans nos foyers.

A l'année prochaine pour de nouvelles aventures...

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