Après la traversée de la France en 2011 pour se rendre en Bretagne, 12 cyclistes remettent ça ! Quelques nouvelles recrues viennent se rajouter au groupe pour défier le parcours "la châtaigne" sur 3 jours dans le cadre de la grande cyclotouriste "l'Ardéchoise"
Cette année encore, Marc est à la prose et Pierre à la mise en ligne, n'hésitez pas à réagir
Mercredi 13 juin 2012
Un an
d’attente et nous y voilà… 14h30 ce mercredi 13 juin, la place d’Evires
commence à s’animer, les premières voitures arrivent chargées de sacs, de
jeunes et beaux apollons affûtés en descendent prêt à dompter cette Ardéchoise
que l’on dit rebelle, sauvage, mais si belle…
Un
YO¨ ! Vient nous sortir de notre torpeur, nous ramène à la réalité de nos
enveloppes charnelles et nous indique que le temps est venu de prendre le
départ.
Jean-Yves et
ses passagers prennent un peu d’avance pour faire le plein à Groisy. J’ai bien
dit un peu d’avance… c’est pourquoi les 10 minutes d’attente commencent à
inquiéter… Un coup de fil plus tard, la cause est connue : rupture du balai
d’essuie-glace droit du fourgon à Didier (tout est dit sur la météo du départ).
Tout le convoi s’arrête donc chez Philippe à la « ligne du temps »
rien que le nom me fait rire, non pas pour le temps qu’il fait, nous en avons
déjà parlé, mais comme vous le verrez plus tard, pour le temps qui passe… Bref,
tout le convoi s’arrête donc chez Philippe et après une fouille du garage et de
l’atelier, la pièce tant recherchée reste introuvable, la décision est vite
prise : nous traverserons la route nationale pour nous rendre au garage
Renault, "pas con" sachant que le fourgon est un
« trafic »… je vous le donne Emile… Renault.
Le temps que
nos mécanos négocient la pièce, une autre équipe, qui après un bref calcul
s’est aperçu que nous n’avions plus beaucoup de marge de manœuvre pour espérer
récupérer nos dossards et enregistrer nos sacs à temps, décide de rassembler
les accréditations. « 15, 16… il en manque une » cria Pierre !
La couleur pourpre que prit le visage de Florian, ne fit aucun doute quant au
numéro manquant… C’est à la place de copilote qu’il s’installa dans la voiture
de la Nath Maul pour un aller-retour express Groisy-Evires afin de récupérer le
précieux sésame et qui va avoir pour effet de lui rendre un visage beaucoup
plus pâle…
Pendant
cette manœuvre, Pierre et ses coéquipiers de l’Audi envoyèrent les fourgons
vers Saint- Félicien afin de ne pas retarder le convoi… et c’est équipé de
toutes les accréditations que les 2 voitures rapides prennent la route.
2 convois, 2
routes différentes. Les fourgons équipés de « Tom-tom » suivent
l’autoroute de Lyon, les 2 voitures équipées de « Pierre-pierre »
bifurquent pour passer par Voiron. Le suspens ne durera pas longtemps à 18h30
alors qu’ils sont empêtrés dans des bouchons à Tournon, le téléphone retentit
annonçant l’arrivée des fourgons à Saint-Félicien… Ah ! S’ils avaient eu
les accréditations…
D’un commun
accord, (mais surtout parce que nous n’avions plus le choix…) nous décidons de
rejoindre notre gîte, « la paperasserie » attendras demain…
Arrivée à
Lalouvesc, nous découvrons notre hébergement, mélange d’internat de petit
séminaire et gîte étape de Saint-Jacques de Compostelle, tout y
est : l’odeur, les grincements du plancher, les dessus-de-lit
« kitchissime » et même les tenanciers ont des allures
d’ecclésiastiques…
Pour les
Henry, l’heure n’est pas à l’amusement, il leur est impératif de partir le plus
vite possible pour que Jean-Yves, qui ne fera que 2 jours avec nous pour cause
de championnats d’Europe de foot, aille déposer sa voiture à Antraigues, lieu
de fin de notre 2ème étape. C’est quelques centaines de virages
plus tard, des animaux sauvages et domestiques croisées, très peu d’humains
rencontrés et 4h00 de route au total qu’ils seront de retour et auront loupé ce
qui suit…
Après notre
installation rapide, les 17 moins 2 prennent à pieds la direction de l’hôtel
des voyageurs pour le repas. Avant ça, Didier A. qui tient à fêter son
anniversaire avec nous, nous offre la première bière de notre périple. Il est
temps maintenant de passer à table.
Je ne sais
pas si c’est l’effet de la bière ou tout simplement le bon air des montagnes
ardéchoises, toujours est-il qu’à peine le plat de charcuterie posé sur la
table, nous l’avalons sans plus attendre, le plat de spaghetti à la bolognaise
qui suit subit le même sort et comme le restaurateur est très généreux et nous
proposent du « rab », nous y allons de bon cœur pour une deuxième
tournée… re-spaghetti, re-bolognaise, re-fromage, errrreuuuur…!!! Car voilà nos
sympathiques serveuses de retour, avec cette fois-ci le plat principal… eh
oui ! Nous venions de manger l’entrée… Cuisse de poulet, gratin, fromage
blanc ou sec, dessert et un petit café pour digérer…
Le retour au
gîte se fait avec d’étranges sensations, qui oscille entre la femme enceinte
(entre 7 et 8 mois), le bibendum Michelin et le type qui va voir son ventre
éclaté s’il a le malheur d’avaler encore quelque chose… Bref, cela pour dire
que s’endormir dans ce lieu de recueillements va tenir du miracle…
Jeudi 14 juin 2012
Lever des corps : 6h00 Petit-déjeuner : 6h30
Naïvement dans petit-déjeuner j’entendais déjeuner, mais
surtout petit, qui comme chacun le sait signifie succinct, abrégé ou encore
raccourci. Que nenni… c’est sans compter sur la participation de chacun… 1 pot
de confiture par personne, 8 pains pour 17, des yaourts, du fromage blanc, du
fromage, 500g de beurre, des gâteaux sports comme s’ils en pleuvaient et le
pire dans tout ça c’est que nous n’avions pas faim (cf., la soirée précédente…)
C’est avec les sucres lents de la veille que la plupart
d’entre nous quittèrent ce charmant village de Lalouvesc pour rejoindre le lieu
de départ de l’Ardéchoise : Saint-Félicien.
Nous sommes accueillis sur le parking provisoire par un petit
jeune de la sécurité, encore tout étourdi par la longue nuit… (Tiens ça me
rappelle quelque chose…) et c’est d’un pas décidé que nous rejoignons la salle
des fêtes pour la remise de notre paquetage : maillot
« collector » du 20ème anniversaire, dossard, puce électronique à
mettre sur le vélo, gourde… Un peu plus loin nous laissons notre sac, pesé au
préalable (son poids ne devant pas excéder 9 kg), qui nous sera livré à nos
différents hébergements. L’administratif étant fait, nous allons nous parquer
sur un parking longue durée, le A1.
Il est 9h00, nous voilà tous en selle, enfin prêt à en
découdre avec cette première étape.
Il est 9h10, premier arrêt, pause photo et maraude de
cerises…
Nous franchissons notre premier col, sans avoir fait de
dénivelé ou presque (si c’est possible…) Est-ce la perversité des organisateurs
pour pas nous faire faire demi-tour tout de suite ? Ou du pur
hasard ?... La descente qui s’en suit se fait en roues libres et nous
profitons de ces paysages bucoliques pour flâner sur un petit pont et admirer
le paysage qui s’offre à nous. La dure réalité et les règles de l’ardéchoise
vont nous rattraper lorsqu’un cri soudain nous ordonne de nous mettre sur un
côté de la chaussée : « A droite, à droite !!! ». Nous nous
exécutons humblement telles les « bleus » que nous sommes et pas
moins de 10 bataves le nez dans le guidon nous doublent.
Le pont, marquant comme souvent, la limite entre la descente
et la montée, et un peu piqué au vif, notre vengeance commence à prendre forme…
Ils ne nous restaient plus qu’à voir ce que ces mangeurs de Goudas avaient dans
les jambes… Dans la montée qui s’en suivit un petit groupe de 3 ou 4 de chez
nous revinrent au train sur les échappés du plat pays et la démonstration de
force continua sur les faux-plats menant au sommet du col. C’est par une petite
tape amicale sur l’arrière train d’un Evirois que ce termina la joute
Hollande-France (tous des Pé… ces Hollandais…) 1 à 0 pour la France.
L’ardéchoise n’est pas une compétition (sauf avec soi-même),
c’est pourquoi tout au long de cette journée nous profitons à fond de la
fabuleuse organisation proposée par tous les villages traversés.
Nous faisons
honneur aux différentes dégustations de cerises, abricots, crème de châtaignes,
de myrtilles, fromages de chèvres… Même l’école déménage dans les rues les
jours de passage du plus grand peloton du monde et les bambins s’alignent aux
bords des routes, arborant des ballons jaunes et violets couleurs fétiches de
la cyclo, applaudissent, font du bruit, encouragent et surtout pratiquent leur
sport national : la haie d’honneur et ses petites tapes dans les mains au
passage de chaque cycliste.
Au kilomètre 90 environ, la dernière difficulté nous attend,
un col pas très dur en pourcentage (entre 5.8 et 6.5%) mais assez long (12
kilomètres), qui va finir par nous fatiguer... d'autant plus qu'il fait de plus
en plus chaud, que le sommet du col n'a plus de végétation, que les derniers
kilomètres ne sont que grandes lignes droites balayées par un vent de face et
qu'on est content que la journée se termine. Voilà!
Nous effectuons le regroupement des troupes au sommet, une
barre de céréales pour les uns, une part de gâteau pour les autres, tout en
profitant du spectacle de danses folkloriques. La température étant un peu
frisquette, nous mettons tous nos coupe-vent pour faire la descente jusqu'à
Saint-Pierreville.
Quelques cyclistes sont déjà là, sous le chapiteau dressé
devant la mairie de ce village de 500
âmes, ou une dizaine de bénévoles arborent fièrement leur chapeau jaune et leur
tee-shirt de l'ardéchoise.
En nous approchant un peu plus, nous avons la bonne surprise
de découvrir que la boisson fétiche de cette étape est la bière... A 6
kilomètres de notre camping, cela ne pouvait pas mieux tomber... N'allez pas
voir dans ces propos un penchant pour le côté « alcooleux » de la
cervoise, mais plutôt le côté « diurétique » si cher aux sportifs que
nous sommes...
Le premier verre qui nous est servi est une bière à la
châtaigne, la première goulée de ce nectar nous ravi tous et devant nous, des tartines
à la crème de marrons et à la confitures de myrtille (autre spécialité
ardéchoise) que nous dégustons sans plus attendre.
Grâce à notre stratégie qui consiste à se mettre l'autochtone
et surtout le premier magistrat dans la poche, en le flattant, en lui répétant
que son pays est certainement le plus beau (ce qui est presque vrai
d'ailleurs...), que leur accueil est formidable...etc, nous parvenons à nos
fins, un quasi « open bar » ce qui nous permet d'enchainer sur la
bière à la myrtille.
N'étant pas du genre à exagérer de notre nouveau statut de
clients les plus sympathiques, nous prenons congé de nos hôtes et
« encapons » la route tout en descente jusqu'à notre camping.
Arrivée sur place une bonne et une mauvaise nouvelle nous
attendent. Je commence par la bonne, le camping est un 5 étoiles, magnifique au
calme... La mauvaise, c'est que le patron et 95% des clients sont des cultivateurs de tulipes, non ! je
déconne, on les aime bien ces hollandais... non, la vrai mauvaise nouvelle est
que les bagages ne sont pas encore arrivés, ce qui veut dire : pas de douche,
pas de piscine.... Quoi que...
Sous l'impulsion d'un noyau composé des 2 Serge, de
Jean-Yves, Jean-Pierre et Christian, nous nous jetons, en caleçon pour
certains, en cuissards pour d'autres, dans les eaux limpides de la piscine des
lieux, à peine suivi par de drôles d'auréoles...
C'est l'annonce de l'arrivée des bagages qui nous fait
descendre de nos transats...Sinon nous y serions encore...
Après la douche et un petit apéritif offert par Florian, nous
avalons notre repas et au lit.
Demain sera un autre jour...
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